
We are searching data for your request:
Upon completion, a link will appear to access the found materials.
Bivouac après le combat du Bourget, 21 décembre 1870.
NEUVILLE Alphonse (1835 - 1885)
Le rêve.
DETAILLE Jean-Baptiste Edouard (1848 - 1912)
Fermer
Titre : Bivouac après le combat du Bourget, 21 décembre 1870.
Auteur : NEUVILLE Alphonse (1835 - 1885)
Date de création : 1873
Date représentée : 30 décembre 1870
Dimensions : Hauteur 57,5 - Largeur 79
Technique et autres indications : peinture à l'huile sur toile
Lieu de Conservation : Musée d'Orsay site web
Contact copyright : © Photo RMN-Grand Palais
Référence de l'image : 97DE21909/MV 8327
Bivouac après le combat du Bourget, 21 décembre 1870.
© Photo RMN-Grand Palais
Fermer
Titre : Le rêve.
Auteur : DETAILLE Jean-Baptiste Edouard (1848 - 1912)
Date de création : 1888
Date représentée :
Dimensions : Hauteur 300 - Largeur 400
Technique et autres indications : peinture à l'huile sur toile
Lieu de Conservation : Musée d'Orsay site web
Contact copyright : © Photo RMN-Grand Palais - H. Lewandowskisite web
Référence de l'image : 95DE11769/RF 524
© Photo RMN-Grand Palais - H. Lewandowski
Date de publication : octobre 2006
Vidéo
1870 : de la défaite au désir de revanche
Vidéo
Contexte historique
Les défaites françaises de 1870
La France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Le 7 août, le département de la Seine est mis en état de siège. Le 2 septembre, Napoléon III capitule à Sedan. La déchéance de l’Empire est proclamée, suivie de la proclamation de la République le 4 septembre. Le 19 septembre commence le siège de Paris, tandis que les villes de l’Est capitulent les unes après les autres : Toul, Strasbourg, Metz, Thionville, Mézières, Longwy…
En dépit des efforts de Gambetta, soucieux d’organiser une résistance en province, les troupes françaises connaissent une débâcle sans précédent à travers le pays où les fronts se sont multipliés. La défaite est sans appel, comme le confirment les tentatives de sortie de la capitale au Bourget – c’est le cadre du tableau de Neuville –, à Champigny ou Buzenval, qui se soldent par de lourdes pertes humaines.
Analyse des images
Images de la guerre
Conçu d’après un souvenir personnel, le tableau d’Alphonse de Neuville (1835-1885) est la première œuvre exposée par le peintre après la guerre, à l’occasion du Salon de 1872 – le « Salon de la défaite ».
Neuville montre les troupes françaises bivouaquant dans une plaine désolée, hérissée de maisons détruites. Le ciel chargé de nuages écrase cette scène où grouillent des soldats affairés à improviser un camp de fortune. L’agitation tourne à la confusion : des hommes sont allongés, blessés ou dormant à même le sol ; le matériel et les paquetages sont entassés sans ordre ; les uniformes alternent avec les couvertures dans lesquelles les soldats se sont enveloppés ; des arbres ont été abattus pour faire du feu.
Cette œuvre, où la débandade et la débâcle sont sous-jacentes, relève d’une peinture militaire honnie par certains critiques : « Les innombrables épisodes de combat qui chaque année depuis nos défaites encombrent le Salon me causent une répulsion. […] Assez de Français blessés, surpris et fuyant, assez de cadavres au premier plan, de plaies béantes et de vêtements déchirés ! » (Revue des Deux Mondes, 15 juin 1875.)
Dans l’œuvre plus tardive d’Édouard Detaille (1848-1912), la scène est similaire quoique le dispositif soit différent. La troupe bivouaque en campagne et rêve collectivement des victoires de la Grande Armée de Napoléon surgissant dans une nuée. Les soldats dorment sur un futur champ de bataille, à l’ombre du drapeau posé sur les fusils impeccablement rangés en faisceaux.
Par son lyrisme céleste et rassurant, cette œuvre largement popularisée par la gravure de presse, les chromos, les calendriers, les chansons illustrées ou la photographie opère une transfiguration de la défaite à laquelle Neuville ne souscrit pas dans son tableau, plus soucieux de compassion que de célébration et d’héroïsme.
Interprétation
Métamorphoses de la défaite
Du tableau d’Alphonse de Neuville à celui de Detaille, une conversion de la défaite s’opère, visant à exalter le sentiment patriotique, à appeler à la revanche et à fonder le nationalisme.
L’idéologie de la défaite repose sur un abattement moral que contrebalance un idéalisme exaspéré. Ce processus n’est possible que par une série de glissements de l’historique vers l’anecdotique – les sujets ne sont plus nécessairement localisés dans le temps et dans l’espace –, du fait à la scène – ils renvoient de moins en moins à un événement historique précis pour privilégier la scène dramatisée – ou du collectif à l’individuel – les actes d’héroïsme favorisant des attitudes et des expressions stéréotypées l’emportent sur l’élan collectif.
L’exorcisme de la défaite sera d’ailleurs l’une des préoccupations de la République dans les décennies 1870 à 1900.
- armée
- défaite
- Guerre de 1870
- nationalisme
- ruines
- Second Empire
- Siège de Paris
Bibliographie
François ROTH, La Guerre de 70, Paris, Fayard, 1990.
Pour citer cet article
Bertrand TILLIER, « 1870 : de la défaite au désir de revanche »